La compagnie aérienne allemande évolue en très forte hausse à la Bourse de Francfort ce jeudi. C'est aussi le cas des autres groupes du secteur qui bénéficient d'un regain d'intérêt pour les valeurs cycliques en raison d'un message rassurant de la Réserve fédérale américaine.
Les compagnies européennes ont enchanté la Bourse sur la première partie d'année avant de chuter. L'indice paneuropéen Stoxx Europe Total Market Airlines gagne encore 4% depuis le 1er janvier mais il accuse une baisse de près de 25% depuis son pic atteint mi-juin.
L'envolée des cours du pétrole et les craintes macroéconomiques liées à la remontée des taux d'intérêt ont ainsi effacé la majorité des gains boursiers du secteur.
Mais ce compartiment malmené retrouve quelques couleurs ce jeudi. Notamment Lufthansa. Le groupe aérien allemand s'adjuge 7,8% vers 15h à la Bourse de Francfort après avoir publié des résultats au-dessus des attentes au troisième trimestre.
Comme l'ensemble de ses concurrents, Lufthansa a connu un bel été, ayant transporté 38 millions de passagers sur la période allant de juillet à fin septembre.
Une "publication solide" de Lufthansa
Les revenus ont progressé de 8% sur un an à 10,28 milliards d'euros tandis que le résultat opérationnel ajusté a grimpé de 31% à 1,47 milliard d'euros pour une marge correspondante de 14,3%. Le bénéfice net a lui progressé de 47% à 1,2 milliard d'euros. La génération de cash-flow libre ajusté s'est établie à 592 millions d'euros.
Deutsche Bank évoque une "publication solide", avec notamment un résultat opérationnel ajusté supérieur de 3% au consensus des analystes.
Concernant ses perspectives, Lufthansa a indiqué anticiper un résultat opérationnel dans le vert au quatrième trimestre. Sur l’ensemble de l'année, la société a confirmé vouloir dégager un résultat opérationnel ajusté de pus de 2,6 milliards d'euros. Quant à 2024, la société d'Outre-Rhin table sur une marge opérationnelle d'au moins 8%.
Mais au-delà de Lufthansa, portée par ses résultats, l'ensemble des compagnies aériennes européennes progressent. A Paris, Air France-KLM s'adjuge 5,4%, A Londres, IAG, maison-mère de British Ariways et Iberia, avance de 3,3% et easyJet de 3,1%.
Le soutien de la Fed
Le réflexe pavlovien serait de penser que tous ces groupes bénéficient d'une lecture croisée positive des résultats de Lufthansa. Mais ce n'est pas le cas.
"Franchement il n'y a rien de très surprenant dans les résultats de Lufthansa pour l'ensemble du secteur, dans la mesure où Air France-KLM et IAG ont publié la semaine dernière. La réaction est plutôt due à la prise de parole de la Réserve fédérale américaine (Fed), mercredi soir", juge un analyste du secteur basé à Londres.
La Fed a maintenu ses taux directeurs inchangés et son président, Jerome Powell, a tenu un message de prudence durant sa conférence de presse. Mais ses propos sont considérés par le marché comme rassurants et allant plutôt dans le sens d'un maintien des taux directeurs à leur niveau actuel avant de potentielles baisses en 2024.
La conséquence est que les rendements obligataires chutent, avec un taux du bon du Trésor américain à 10 ans qui recule à 4,66% ce jeudi contre 4,9% mercredi avant la réunion de la Fed.
Or ce soulagement sur les taux est propice aux valeurs cycliques en Bourse et atténue les peurs sur le pouvoir d'achat des ménages, menacé par le resserrement des coûts du crédit.
"C'est vraiment ce répit sur les taux américains qui portent les secteurs qui ont beaucoup souffert ces derniers temps, comme les compagnies aériennes", poursuit l'analyste londonien précédemment cité.
Source : tradingsat.com