Ubisoft en tête du SBF 120 grâce à un deuxième trimestre bien meilleur que prévu

Ubisoft (+8,56% à 28,16 euros) affiche la plus forte hausse du SBF 120 au lendemain de l’annonce de résultats semestriels meilleurs que prévu et de la confirmation de ses objectifs annuels malgré le décalage d’un « grand jeu ». Au premier semestre 2023-24, l’éditeur de jeux vidéo a généré un bénéfice opérationnel ajusté (non-IFRS) de 43,5 millions d'euros contre une perte opérationnelle de 139 millions d'euros enregistrée au premier semestre 2022-23. Les analystes anticipaient en moyenne une perte de 23 millions d'euros.

Ubisoft a bénéficié d'une activité plus solide que prévu grâce en particulier à son " back catalogue " (Rainbow 6 Siege). Le net bookings, l'équivalent des revenus, du premier semestre de Rainbow Six Siege est en hausse de près de 50% par rapport à l'année dernière. 

Le net bookings s'est élevé à 822,4 millions d'euros, en hausse de 17,6% (+20,1% à taux de change constants), dont 554,8 millions d'euros, en hausse de 36,6% (+40,1% à taux de change constants) au deuxième trimestre. Le groupe français ciblait seulement 350 millions d'euros et le consensus, 354 millions d'euros.

Coté perspectives, pour le troisième trimestre 2023-24, le net bookings du groupe est attendu à environ 610 millions d'euros. Il s'agit du seul élément décevant de cette publication, souligne Exane BNP Paribas. Le consensus s'élevait à 832 millions d'euros.

Pour l'ensemble de l'exercice 2023-24, Ubisoft a confirmé ses prévisions de forte croissance du net bookings et de résultat d'exploitation ajusté d'environ 400 millions d'euros et ce, sans sortir l'autre grand jeu qu'elle avait initialement prévu de lancer au cours du quatrième trimestre de l'exercice en cours. Le consensus s'élève à 376,7 millions d'euros.

La société a décidé de lancer cet autre grand jeu au cours de l'exercice 2024-25, " afin de maximiser sa création de valeur ".

" La société a déclaré que sa confiance pour le reste de l'année était étayée par la 'surperformance du deuxième trimestre' et la 'dynamique positive actuelle des marques d'Ubisoft' ", souligne UBS.

Points clés

-Troisième éditeur mondial indépendant de jeux vidéo créé en 1986 détenant les marques phares Assassin’s Creed, Just Dance, Watch Dogs, The Division, Far Cry, For Honor, the Crew, Ghost Recon, Rainbow 6 … ;

- Chiffre d'affaires de 2,1 Md€ réparti entre l’Amérique du nord pour 51 %, l’Europe pour 30 % et le reste du monde ;

- 5 forces pour le modèle d’affaires : détention de la totalité des marques, intégration des nouveautés technologiques dans la politique R&D, maîtrise de la production interne à 96 %, montée en puissance de la récurrence des revenus (64 % apportés par le « back catalogue »), rentabilité via la digitalisation ;

- Présidence et direction générale du conseil de 11 membres assurée par Yves Guillemot ;

- Bilan solide, avec 1,8 Md€ de capitaux propres, 331M€ de dette nette et 1,5 Md€ de trésorerie.

Enjeux

- Priorités stratégiques révisées début 2023 :

- construction de marques et de services Live plus puissants, d’où l’arrêt du développement de 7 projets,

- concentration sur moins de titres, d’où la dépréciation d’environ 500 M€ de R&D capitalisée, concernant les jeux premium et Free-to-Play,

- réorganisation industrielle avec une réduction nette de + 200 M€ de la base de coûts non-variables de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années ;

- Stratégie d'innovation :

- « Lead associate » pour les 45 studios de création,

- technologies de pointe (Anvil et Snowdrop pour les moteurs, Ubisoft connect et I3D.net pour la distribution), le Web3 ,le Voxel et le cloud computing avec Scalar…,

- soutien aux start-up : 6 à 10 incubées chaque année ;

- Stratégie environnementale pilotée par le Bilan BEGES :

- recours aux énergies renouvelables pour les centres de données français et canadiens,

- séquestration des émissions de GES et réduction des émissions par employé de 8,8 % en mars 2024 (vs 2019) ;

- Montée rapide du mobile dans le net booking (27 %), égal au chiffre d’affaires annuel.

Défis

- Activité concentrée sur septembre-janvier, d’où la clôture des comptes à fin mars ;

- Après les déceptions commerciales de l’hiver, quel accueil du public à Skull and Bones dont le lancement a été une fois de plus reporté ;

- Dégradation du climat social, notamment en France ;

- Spéculations sur les liens capitalistiques de la société holding Guillemot Brothers, fondatrice d’Ubisoft, avec le Tencent, titulaire de 49,9 % de son capital et de 5 % de ses droits de vote ;

- Après une perte opérationnelle au 1er semestre, abaissement des objectifs :

- 3ème trimestre 2022-2023 : net booking de 725 M€,

- exercice 2022-23 : recul de + 10 % des ventes, bénéfice opérationnel autour de 400 M€ et perte nette de 500 M€ ;

- Fortes attentes pour 2023-24 avec les sorties d'Assassin's Creed Mirage, Avatar : Frontiers of Pandora, Skull and Bones.

En savoir plus sur le secteur Jeux Vidéo

Un marché français en léger recul en 2022

Le marché français du jeu vidéo a reculé de 1,6 % en 2022. Il revient à son niveau de 2020 après des résultats records en 2021. D'après le SELL, syndicat du secteur, le segment des consoles constitue 46 % du chiffre d'affaires de l'industrie. Il s'est replié de 6,6% pour s'établir à près de 2,6 milliards d'euros. Cette évolution s'explique par les problèmes d'approvisionnement de consoles de dernière génération. Le chiffre d'affaires du jeu vidéo sur ordinateur, en incluant les machines, les accessoires et les jeux, a, lui, progressé de 5,8 %, pour atteindre 1,5 milliard d'euros. Celui du jeu mobile a stagné à 1,4 milliard d'euros. FIFA 23, de l'éditeur américain Electronic Arts, qui s'est écoulé à plus de 1,7 million d'exemplaires, a été de loin le plus vendu en France en 2022.

Source : boursorama.com

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