Tout savoir sur L’analyse technique

Régulièrement nous feront un article pour vous faire découvrir et réviser comment fonctionnent les indicateurs techniques
Les indicateurs techniques se divisent en 4 groupes qui sont : les indicateurs de tendance, les indicateurs non orientés, les indicateurs de volumes, et les indicateurs de volatilité


Les principaux indicateurs de tendance sont au nombre de 4 : les moyennes mobiles, le MACD, le DMI, le parabolique


A - Les moyennes mobiles

 

1. Présentation des moyennes mobiles

Les moyennes mobiles constituent un indicateur incontournable en analyse technique. En effet, il s’agit de l’indicateur le plus couramment utilisé, notamment grâce à sa capacité à identifier les tendances et le caractère cyclique des valeurs. De plus, la simplicité de sa construction et sa facilité d’interprétation font que l’indicateur des moyennes mobiles constitue l’élément de base afin de filtrer un très grand nombre d’indicateurs.

La moyenne mobile est une moyenne calculée sur une période donnée. Elle est dite mobile car recalculée à chaque fois que la période évolue. Elle est donc glissante et ne tient pas compte des cours dont l’ancienneté est supérieure à la période de calcul.

La moyenne mobile a pour objectif de représenter la tendance suivie par les cours. Elle va ainsi lisser les mouvements erratiques de la valeur. On pourra noter que plus la moyenne mobile est de période élevée et plus sa courbe sera lissée. Il est souvent conseillé d’utiliser 3 moyennes mobiles avec des périodes de cal- cul différentes. Les moyennes mobiles utilisent le plus souvent les paramètres de 10, 20, 50, 100 et 200 périodes. On parlera de l’ordre de la moyenne mobile pour qualifier ce paramètre. Les périodes de calcul peuvent donc varier de façon importante. Ces périodes dépendront principalement de votre horizon d’investissement. Ainsi, plus votre horizon d’investissement est orienté à long terme et plus les périodes de vos moyennes mobiles devront être élevées. En effet, les moyennes mobiles avec des périodes élevées sont les mieux à même de déceler les tendances à long terme. Réciproquement, les moyennes mobiles avec de faibles périodes sont les plus aptes à détecter les tendances et mouvements à court terme.

Les définitions du court, moyen et long terme étant assez larges, on considère qu’un investisseur à long terme utilise des moyennes mobiles supérieures à 100 périodes. On utilisera davantage des moyennes mobiles comprises entre 25 et 100 périodes pour les investissements à moyen terme et comprises entre 3 et 25 périodes pour les investissements à court terme.


2. La méthodologie des moyennes mobiles

 

Les moyennes mobiles arithmétiques ou MMA

Les moyennes mobiles vont permettre de lisser une tendance en faisant une moyenne glissante des cours sur X périodes. La moyenne mobile simple, qui est la plus utilisée, est une moyenne mobile arithmétique.

Exemple de calcul de la moyenne mobile arithmétique à 3 jours MMA (3)


Calcul de MMA (3) en T3 = (100+103+112) / 3 = 105
Calcul de la MMA (3) en T4 = (103+112+109) / 3 = 108
Calcul de MMA (3) en T5 = (112+109+109) / 3 = 110
et ainsi de suite ...

Les moyennes mobiles arithmétiques affectent une pondération identique à chaque observation. En effet, une MMA à 20 jours donne un poids égal au cours d’hier et à celui d’il y a 20 jours, soit 5% respectivement. Il peut donc alors être intéressant de donner une pondération plus importante aux observations les plus récentes afin de mieux suivre les dernières évolutions des cours.

Les moyennes mobiles pondérées ou MMP

Les moyennes mobiles pondérées répondent à cette attente en assignant un poids plus élevé aux observations les plus récentes. Une MMP consiste à multiplier chaque observation en fonction de leur ordre d’arrivée. Ainsi, pour une MMP à 20 jours, le cours le plus récent sera multiplié par 20, celui de la veille par 19 et celui d’il y a 20 jours par 1. Le total de ces observations est alors divisé par la somme des multiplicateurs. Dans notre exemple, la somme des multiplicateurs est égale à 210 pour une MMP à 20 jours (20+19+18+17+...+2+1).

Les moyennes mobiles exponentielles ou MME 
Tout comme les MMP, les moyennes mobiles exponentielles donnent un poids plus important aux observations les plus récentes. Cette moyenne mobile utilise dans sa construction la fonction exponentielle.
Visuellement, une MME évolue de manière assez comparable à une MMP.

3. Interprétation graphique des moyennes mobiles

 

Il y'a plusieurs clefs de lectures graphique avec les moyennes mobiles. A savoir :

- L'utilisation de la moyenne mobile seule ;

- L'utilisation de la moyenne mobile et de la courbe des cours ;

- L'utilisation de plusieurs moyennes mobiles.

 

Interprétation de la moyenne mobile seule

La courbe de la MM représente la tendance suivie par les cours. L’investisseur prendra position dans le sens de l’évolution de la MM pour profiter la tendance. Ainsi, il se positionnera acheteur tant que la MM augmentera. Réciproquement, il se positionnera à la vente tant que la MM diminuera.

L’utilisation d’une moyenne mobile seule présente peu d’intérêt dans la mesure où les signaux d’achat et de vente peuvent induire des décalages conséquents comparativement à l’évolution des cours.

Interprétation de la moyenne mobile et de la courbe des cours

Elle consiste à comparer la courbe des cours et celle de la moyenne mobile. L’investisseur interviendra à chaque fois qu’un croisement entre les deux courbes sera observé. L’interprétation des signaux sera la suivante :
- acheter lorsque les cours croisent à la hausse la MM ;
- vendre lorsque les cours croisent à la baisse la MM.

Plus la période de calcul de la MM est grande et plus le signal donné par le croisement est significatif. La probabilité que le mouvement dure dans le temps devient alors plus importante.

Cette analyse est déjà plus pertinente que la précédente dans la mesure où tout croisement avec les cours introduit plus de réactivité dans la détection des signaux. Et cela même si l’effet d’inertie reste toujours présent. Comme vous pouvez le constater sur le graphique page suivante, les signaux apparaissent beaucoup plus tôt que sur le graphique précédent.

Plus la durée de la moyenne mobile est longue, plus les mouvements sont lissés. Inversement, plus la durée de la MM est courte et plus elle se rapproche de la courbe des cours. Ainsi, une MM d’ordre 1 correspond à la courbe des cours.

Exemple


Dans l’exemple, le graphique représente l’indice CAC 40 en bar chart et sa moyenne mobile arithmétique à 50 périodes. La période utilisée est de 2 semaines sur un horizon d’environ 9 ans. Ce qui signifie qu’ici la moyenne mobile 50 est égale à 50 fois 2 semaines. Le niveau élevé de la période de 2 semaines et l’ordre 50 de la MMA lissent fortement l’évolution de l’indice. Début 1996, les cours ont croisé à la hausse leur MMA 50. Cela est interprété comme un signal d’achat sur l’indice. Les cours ont suivi jusqu’à mi-2000 une tendance fortement haussière et ont été la plupart du temps supérieurs à leur MMA 50.
On peut remarquer qu’entre juillet et octobre 1998, les cours ont connu une phase de correction technique. Cette correction n’a été visible dans les moyennes mobiles qu’aux mois de septembre et octobre de cette même année. Les cours avaient alors croisé à la baisse leur MMA 50.
Après avoir marqué un nouveau plus haut en septembre 2000, les cours ont entamé un fort retournement de tendance à la baisse. La MMA 50 a donné un signal à la vente en février 2001, lorsque les cours l’ont franchi à la baisse. Jusqu’en novembre 2003, le signal était resté vendeur sur l’indice. Date à laquelle, les cours sont repassés au-dessus de leur MMA 50. La MMA a donc été très efficace pour identifier la nature de la tendance. En revanche, on s’aperçoit que les signaux générés apparaissent bien après le retournement effectif de la tendance.

Dans la mesure où il existe un phénomène d’inertie dans l’évolution des moyennes mobiles, le signal n’apparaît que bien après le retournement des cours. Le retard par rapport au retournement sera d’autant plus important que l’ordre de la moyenne mobile sera élevé.

Interprétation de plusieurs moyennes mobiles

Il s’agit d’utiliser simultanément une, deux, voire trois MM de périodes différentes (3, 10, 20 pour le court terme ou 10, 20, 50 pour le moyen terme). Dans un tel système la moyenne la plus lente (la MM longue) est celle dont l’ordre est le plus élevé. Elle représente la tendance longue. La moyenne rapide (la MM courte) sera utilisée pour le timing des interventions.

Les signaux des moyennes mobiles entre elles :
- acheter quand la MM courte croise à la hausse la MM longue ;
- vendre quand la MM courte croise à la baisse la MM longue.

Les signaux entre les cours et les moyennes mobiles :
- acheter quand les cours croisent à la hausse les deux MM et clôturer la position (vendre) lorsque les cours sont situés entre les deux MM ;
- vendre (à découvert) quand les cours croisent à la baisse les deux MM et clôturer la position (racheter) lorsque les cours sont situés entre les deux MM.
Plus les moyennes mobiles utilisées sur différentes périodes évo- luent dans le même sens et de façon durable, et plus la tendance sous-jacente est forte et significative.

En outre, les MM peuvent servir de niveaux de support/résistance pour les cours. Ainsi, tant que le cours évolue sous une moyenne mobile, la hausse des cours sera soutenue par le niveau.


Exemple

Comme nous pouvons le voir sur le graphique ci-dessus, en période 1, où les cours sont haussiers, les signaux donnés par les moyennes mobiles sont fortement positifs. Les cours ont en effet préalablement croisé à la hausse les MM 20 et 10. Le signal est donc à l’achat. Or la tendance s’inverse brutalement début septembre, en période 2.
On peut déjà observer que les signaux à la vente donnés par les MM en 3, 4 et 5 ne permettent pas d’éviter le début de la correction. S’il l’on raisonne par rapport au croisement des cours à la baisse avec les moyennes mobiles (MM10 et MM20) en 3 et 4 , on aura eu un délai d’ajustement beaucoup plus court que s’il on raisonnait avec le croisement des MM entre elles en 5.
Alors que nous avons une phase de reprise en 6, les signaux positifs à l’achat donnés par les MM 10 et 20 n’arrivent qu’en 7 et 8. Le phénomène d’inertie est donc relativement conséquent.

Exemple

Dans le CAC 40 en bar charts hebdomadaires et ses moyenne MM 20 et 50 sur 2 ans. Le CAC 40 était engagé depuis septembre 2001 sur une tendance baissière. Cette dernière était validée par l’allure baissière et le positionnement des MM 20 et 50.

En effet, les deux MM étaient au-dessus de la courbe des cours et la MM 50 au-dessus de la MM 20. En mars 2003, le CAC 40 a entamé un retournement de tendance à la hausse. Le premier signal de retournement haussier généré par les MM intervient fin avril 2003, lorsque les cours repassent au-dessus de la MM20.
Puis au mois de juin 2003, la MM 50 est à son tour franchie à la hausse. L’écart entre la MM 20 et 50 s’est progressivement réduit jusqu’au mois de juillet où la MM 20 est finalement repassée au-dessus de la MM 50.

Tous les signaux étaient alors réunis pour spécifier la présence d’une tendance haussière. La MM 20 a accompagné de manière très significative la tendance haussière jusqu’en mai 2004 et pouvait être assimilée à un niveau de support très important.
L’aplatissement des deux MM et la réduction progressive de l’écart entre les deux depuis mai 2004 illustrent la présence d’une zone de trading range ou de non tendance. Dès lors, on s’aperçoit que les MM génèrent effectivement de faux signaux et perdent de leur pertinence dans un marché non directionnel.

Les avantages et inconvénients

Conçue comme une méthode de suivi de tendance, la moyenne mobile donne de mauvais résultats si les cours évoluent dans une zone de « trading range ». La multiplication des signaux d’achat et de vente à des cours finalement assez proches les uns des autres se traduit à la longue par des pertes financières qui peuvent être non négligeables. En revanche, l’avantage de la méthode réside dans sa faculté à identifier une tendance longue, permettant ainsi de réaliser des profits substantiels.

Par ailleurs, notons que les moyennes mobiles arithmétiques (MMA) sont les plus simples et les plus couramment utilisées. Cependant, les MMP et MME sont en mesure de gommer légèrement l’effet d’inertie d’une moyenne mobile arithmétique traditionnelle.

Précisons enfin que les moyennes mobiles sont également utilisées comme filtres pour la plupart des indicateurs techniques. Elles lissent les fluctuations de ces derniers et permettent d’éviter de nombreux faux signaux. Leur interprétation avec les indicateurs est alors similaire à celle vue précédemment avec les cours.


Au prochain numéro nous verrons le MACD

 

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