À partir du 13 juillet 2023, la compagnie ferroviaire espagnole Renfe débarquera en France avec ses trains AVE, équivalents des TGV. Une arrivée qui marque une nouvelle étape dans la libéralisation du rail hexagonal et qui devrait faire baisser les prix des billets de la SNCF.
La Renfe s’apprête à exploiter deux lignes en France
Depuis l’ouverture à la concurrence du rail en décembre 2020, la SNCF ne comptait qu’un seul compétiteur installé en France. Il s’agit de Trenitalia, opérateur historique italien, qui a lancé ses trains Frecciarossa entre Paris et Milan, en passant par Lyon, Chambéry et Turin. Mais à partir du 13 juillet prochain, la Renfe va elle aussi lancer ses trains à grande vitesse sur le marché français. Nommés AVE, ils circuleront sur la ligne Barcelone-Lyon, puis sur la ligne Madrid-Marseille à partir du 28 juillet. Ils desserviront aussi plusieurs villes intermédiaires, comme l’a annoncé la société sur son site internet : Valence, Aix-en-Provence, Avignon, Nîmes, Montpellier, Béziers, Narbonne et Perpignan.
Des prix de lancement débutant à 9 euros
Le 21 juin, la compagnie espagnole a mis en vente les premiers billets pour ses lignes internationales, avec des tarifs débutant à 29 euros pour le parcours entier, et à 9 euros pour des tronçons nationaux. Une semaine plus tard, elle a annoncé avoir vendu plus de 19 000 de ces billets. Cette tarification agressive est temporaire et vise surtout à faire connaître les nouvelles offres de la Renfe aux clients français. Toutefois, l’ouverture à la concurrence devrait conduire à une baisse des prix de la SNCF sur ces lignes.
Christopher Michau, directeur de la plateforme européenne de réservations de billets Trainline, a souligné cet effet positif auprès de Voyages d’affaires. “À titre de comparaison, en Espagne où l’ouverture à la concurrence sur les lignes à grande vitesse est effective depuis 3 ans, et où 4 opérateurs se partagent notamment la ligne Madrid-Barcelone, le prix moyen d’un aller Madrid-Barcelone a été divisé par deux depuis 2019”, a-t-il déclaré. Par ailleurs, depuis l’arrivée de Trenitalia en France, le prix moyen des billets Paris-Lyon a baissé de 8%, et celui des Paris-Milan de 17%. Il devrait en être de même sur les lignes exploitées par la Renfe dans l’Hexagone.
Renfe envisage de relier l’Espagne à Paris
Le groupe espagnol ne compte pas s’arrêter là et voit “la France comme un marché prioritaire dans son internalisation”. “Notre objectif est d’arriver à Paris”, a fait savoir Raul Blanco, président de la Renfe, lors d’une conférence de presse. “Emmener les athlètes espagnols aux Jeux olympiques (de Paris en 2024, ndlr) à bord d’un train Renfe serait un beau rêve”, a-t-il précisé. Les AVE devraient donc emprunter la même ligne que les TGV de la SNCF et les Frecciarossa de Trenitalia, conduisant à une concurrence à trois acteurs.
À noter qu'un quatrième opérateur étranger est sur les rails pour débarquer en France : Arriva, filiale de l’allemand Deutsche Bahn, qui envisage une liaison entre Paris et les Pays-Bas en 2026. Les usagers français pourront donc s’attendre là encore à une baisse globale des prix des billets. Par ailleurs, ils devront prendre l’habitude d’utiliser une plateforme de réservation de billets de train à l'échelle européenne, comme Trainline et Kombo, au lieu du site de la SNCF.
Source : polesocietes.com