Rassurés par les bonnes performances du groupe et par des perspectives encourageantes pour 2024, les investisseurs ont massivement acheté le titre du géant du luxe. Le cours de l'action LVMH s'est envolé de plus de 8% ce vendredi.
Les investisseurs ont le sourire ce vendredi matin. Les résultats présentés jeudi soir par LVMH ont « rassuré » les analystes de Stifel concernant les marges du groupe et sont « encourageants concernant le quatrième trimestre aux Etats-Unis », soulignent-ils. La valeur du titre montait de 8,67% à 744 euros vers 10h50. Cette performance efface les replis enregistrés depuis le début de l'année. Résultat, LVMH affiche désormais une légère hausse de 3% depuis le 1er janvier 2024.
Et pour cause, le géant du luxe, qui détient entre autres les marques Louis Vuitton, Dior, Tiffany et Moët & Chandon, évoque « une nouvelle année record », avec des ventes de 86,2 milliards d'euros (+9%) et un bénéfice net de 15,2 milliards d'euros (+8%). Une croissance surprenante puisque, depuis le troisième trimestre, le marché du luxe ralentit en Europe et aux Etats-Unis et n'a pas retrouvé la croissance espérée en Chine.
Une rentabilité stable
Surtout, la croissance des recettes réalisées par LVMH au pays de l'Oncle Sam au quatrième trimestre a largement dépassé les attentes : +8%, contre moins de 2% prévu par les analystes sondés par Bloomberg. Pour le quatrième trimestre, le groupe a fait état d'une croissance organique de 10% de son chiffre d'affaires. C'est mieux que le consensus. Les analystes tablaient sur une croissance organique de 9%, selon un consensus cité par HSBC, soit le même niveau enregistré au troisième trimestre qui avait marqué un net ralentissement par rapport au premier semestre.
La rentabilité est stable avec une marge opérationnelle courante de 26,5%. La distribution sélective fait un bond de 20% à 17,9 milliards d'euros de ventes, notamment grâce à « une performance remarquable » de l'enseigne de parfumerie Sephora, « qui a réussi à dépasser toutes nos prévisions », s'est réjoui Bernard Arnault.
Optimisme pour 2024
Les actionnaires ont aussi été rassurés par la vision du groupe pour l'année en cours.
« Tout en restant vigilants dans le contexte actuel, nous abordons l'année 2024 avec confiance », a indiqué le PDG du groupe, Bernard Arnault, cité dans un communiqué.
« Ce sera une année exceptionnelle et inspirante, marquée par notre partenariat avec les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (...) C'est pour LVMH une nouvelle opportunité de renforcer encore son avance sur le marché mondial du luxe et de contribuer au rayonnement de la France à travers le monde », ajoute-t-il.
Le géant du luxe qui détient entre autres les marques Louis Vuitton, Dior, Tiffany ou Moët & Chandon évoque « une nouvelle année record dans un environnement pourtant perturbé ».
Par ailleurs, LVMH a annoncé vouloir proposer la nomination de deux des fils de son PDG Bernard Arnault - Alexandre, 31 ans, et Frédéric, 29 ans - à son conseil d'administration.
Un bon présage pour le luxe
Pour Luca Solca, analyste de Bernstein, ces résultats « réaffirment [la] vision que LVMH est le premier gagnant structurel du secteur ». Le groupe de Bernard Arnault, qui ouvre le bal de la saison de résultats pour le secteur du luxe présage donc d'autres bonnes surprises.
En Bourse, les autres valeurs du secteur du luxe grimpent aussi vendredi matin : l'action de Christian Dior décolle de 8,69% à 713 euros. Kering monte de 3,31% à 372,70 euros, tandis qu'Hermès grimpe de 2,80% à 1.895,60 euros. Dans les cosmétiques, L'Oréal progresse de 1,67% à 439,60 euros.
Si LVMH, qui avait connu des difficultés au troisième trimestre, bat les attentes, les investisseurs se frottent aussi les mains en observant l'évolution du secteur de l'hyper-luxe. « Ce segment de marché s'adresse à des clients très aisés qui ne sont pas très touchés par l'inflation et qui n'ont pas perdu beaucoup de pouvoir d'achat, étant donné qu'il n'y a pas eu de krach boursier et immobilier », expliquait à La Tribune Charles-Louis Scotti, analyste chez Kepler Chevreux et responsable de la recherche dans le secteur du luxe.
Cette clientèle donc peu sensible aux hausses de prix a permis à Ferrari ou Hermès de maintenir la croissance de leurs ventes, et surtout, leurs marges au troisième trimestre. Le constructeur Ferrari affichait ainsi une marge d'exploitation d'environ 25%, contre 9,7% pour Tesla et de 12,4% pour Stellantis. Hermès affichait une marge insolente de 38%, contre 27% pour LVMH et 20% pour L'Oréal.
Source : www.latribune.fr