Amazon va bientôt commercialiser des voitures aux Etats-Unis... et les livrer

A l'occasion du Salon de l'automobile de Los Angeles, le géant du e-commerce a fait part d'une collaboration avec le constructeur automobile sud-coréen Hyundai. Ainsi, Amazon commercialisera des véhicules neufs de ce dernier sur son site Internet, seulement aux Etats-Unis, et ce, dès l'an prochain.

Amazon franchit un cap dans la diversification. Le géant du commerce en ligne a annoncé jeudi qu'il commencerait à vendre des automobiles neuves sur sa plateforme aux États-Unis l'année prochaine. Amazon a fait cette annonce au Salon de l'automobile de Los Angeles en collaboration avec Hyundai, le constructeur automobile sud-coréen qui sera la première marque vendue sur le site.

Amazon a affirmé que les clients américains pourront choisir en ligne leurs modèles et leurs fonctionnalités préférées, sur son site. Ils pourront ensuite récupérer la voiture chez leur concessionnaire local ou la faire livrer à leur domicile. Des options de financement seront également disponibles sur Amazon.

Coopération avec les concessionnaires

Compris dans le partenariat avec Hyundai figure l'assistant virtuel Alexa d'Amazon qui sera présent dans les modèles de voitures à partir de 2025.

« Hyundai est une entreprise très innovante qui partage la passion d'Amazon pour essayer de rendre la vie de ses clients meilleure et plus facile chaque jour », a déclaré le directeur général d'Amazon, Andy Jassy, dans un communiqué.

Jusqu'à présent, les acheteurs de voitures pouvaient seulement parcourir les offres sur Amazon. En revanche, ils ne pouvaient pas effectuer leur achat final sur le site. Même si le plan d'Amazon inclut la coopération des concessionnaires, les ventes directes aux clients se sont développées ces dernières années aux Etats-Unis. Menées par Tesla et d'autres constructeurs de véhicules électriques, elles suppriment de fait les intermédiaires traditionnels que sont les concessionnaires.

Des constructeurs automobiles comme Ford tentent de profiter de la commercialisation des véhicules électriques pour réduire leur dépendance à l'égard des distributeurs, qui finissent par rendre les véhicules plus chers. Les entreprises américaines qui vendent des voitures d'occasion en ligne ont vu le cours de leurs actions chuter après l'annonce d'Amazon. Les actions des détaillants automobiles CarMax et Carvana ont ainsi plongé de plus de 5%.

Des chiffres trimestriels en forte hausse

Le mois dernier, Amazon a fait part d'un bénéfice net multiplié par trois, à 9,9 milliards de dollars au troisième trimestre. Son bénéfice opérationnel, indicateur clé de la rentabilité, a été multiplié par 4, à 11,2 milliards de dollars, au lieu des 7,7 milliards escomptés par le consensus des analystes. En tout, le géant des ventes en ligne a réalisé un chiffre d'affaires de 143 milliards de dollars (+13%), un chiffre aussi supérieur aux prévisions, d'après un communiqué de résultats.

Andy Jassy, le patron d'Amazon, s'était alors félicité de ces performances. Il les avait attribuées à une réorganisation logistique aux Etats-Unis, qui a permis « d'atteindre les vitesses de livraison les plus rapides pour les clients Prime en 29 ans d'histoire ». Et « nous sommes loin d'être à court d'idées pour améliorer les coûts et la rapidité », a-t-il ajouté lors d'une conférence téléphonique.

Amazon.com a notamment bénéficié d'une journée de soldes estivale pour ses abonnés à son service Prime, qui donne des avantages comme des livraisons gratuites en 24 heures. Cette opération marketing a aussi profité à son activité publicitaire à fortes marges. Celle-ci a vu ses recettes grimper de 26%, à 12 milliards de dollars.

Des fêtes de fin d'années assombries ?

Amazon, comme les autres géants de la tech, a connu une année 2022 difficile, avec le retour des consommateurs dans les magasins physiques après la pandémie. Elle s'est conclue par des licenciements de grande ampleur début 2023. Avec ses résultats de l'été, le groupe américain « a explosé les attentes », avait réagi Zak Stambor, analyste d'Insider Intelligence.

« Son ralentissement de l'année dernière semble être dans le rétroviseur, notamment grâce à des réductions significatives des coûts tout au long de l'année et plus de concentration sur des domaines de croissance clés, comme sa plateforme de e-commerce, les services payants pour les vendeurs tiers et la publicité ».

Pour le trimestre en cours, Amazon table sur des ventes comprises entre 160 et 167 milliards de dollars. Mais les fêtes de fin d'année pourraient être assombries par les controverses liées à l'entreprise. Selon une étude réalisée par l'université de l'Illinois, plus de deux tiers des employés d'entrepôts d'Amazon interrogés sont déjà restés chez eux sans être payés pour se remettre de douleurs ou d'épuisement liés à leur travail.

Et fin septembre, l'autorité américaine de la concurrence et 17 Etats ont porté plainte contre le groupe, l'accusant de « maintenir illégalement son monopole » grâce à des « méthodes illégales pour exclure les concurrents ».

Source : : matribune.fr

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