Bouygues voit son bénéfice net s'envoler de 53%

Le groupe a affiché un bénéfice de 225 millions d’euros, en forte hausse par rapport à celui du premier semestre 2022 mais toujours presque deux fois moins important que celui du S1 de 2021. De son côté, le chiffre d’affaires à périmètre et change constant augmente de 3%. Une progression notamment due à l’intégration d’Equans, racheté fin 2022 à Engie pour 6,5 milliards d’euros.

Le groupe Bouygues a réalisé au premier semestre un bénéfice net en hausse de 53% à 225 millions d'euros, porté par ses activités de construction, les télécoms et l'intégration du spécialiste des services techniques Equans. En comparaison, il était de 147 millions d'euros au premier semestre 2022. Un chiffre en baisse à l'époque de 63% par rapport à 2021.

Malgré cette très forte évolution, le bénéfice net de Bouygues a pâti du caractère saisonnier de certaines activités (routes pour la branche Colas), mais aussi du renchérissement du coût de l'endettement, en lien avec l'acquisition d'Equans, souligne le groupe dans un communiqué paru jeudi.
La Bourse a salué cette bonne performance et le cours de Bouygues affichait une hausse de 2,73% à 12h45, à 32,77 euros.

Un chiffre d'affaires en hausse de 3% à périmètre constant

Dans le même temps, le chiffre d'affaires du groupe a atteint 26,13 milliards d'euros, soit une hausse de 41% par rapport au premier semestre 2022. A périmètre et change constants, c'est une progression de 3%.

« Dans un environnement instable, marqué par l'inflation, la hausse des taux d'intérêt et la volatilité des devises », l'entreprise confirme ainsi pour 2023 un chiffre d'affaires proche de celui de 2022 et une augmentation du résultat opérationnel courant de ses activités. La dynamique de croissance est positive puisque le premier semestre 2022 avait déjà été marqué par un chiffre d'affaires en hausse de 6% sur un an.

La construction s'en sort mais l'immobilier faibli

Concernant son coeur de métier, la construction, l'optimisme est de mise. Le géant du BTP affiche, en effet, « un carnet de commandes à un niveau historique », à +9% à 30,8 milliards d'euros fin juin, tiré par de grands projets, notamment l'extension d'une ligne de métro à Hong Kong (pour 470 millions d'euros), ou une tour de 200 mètres, la Riviera Tower, prévue en Grèce (200 millions d'euros). Colas (routes et rail) engrange aussi les signatures : réhabilitation de l'Interstate 26 aux États-Unis (110 millions d'euros), métro aérien aux Philippines.

En revanche, Bouygues Immobilier souffre toujours de la hausse des taux d'intérêts, avec un carnet de commandes en repli de 21%.

Chiffre d'affaires en hausse pour Bouygues Telecom

Bouygues Telecom pour sa part connaît des revenus en nette progression. L'opérateur français a réalisé au premier semestre un chiffre d'affaires en hausse de 5%, à 3,8 milliards d'euros, porté notamment par l'arrivée de nouveaux clients, et a confirmé ses prévisions annuelles. Sur le mobile, il compte désormais 15,3 millions d'abonnés, grâce notamment à l'arrivée de 109.000 clients au cours du semestre. Dans le fixe, l'opérateur a atteint 3,3 millions d'abonnés à la fibre de bout en bout (Ftth) à fin juin 2023, soit un gain de 270.000 clients sur la même période.

En comparaison, lors des six premiers mois de l'année, la contribution de la filiale de télécommunications au bénéfice net de Bouygues s'est élevée à 192 millions d'euros (+9,4%), alors que le géant du BTP a dégagé un bénéfice net de 225 millions d'euros au total sur la période. L'Ebitda (excédent brut d'exploitation) après loyer, qui permet de jauger la rentabilité du groupe, s'élève à 928 millions d'euros au premier semestre, soit une progression de plus de 10% par rapport à la même période de 2022.

Concernant ses objectifs pour 2023, Bouygues Telecom confirme viser une croissance du chiffre d'affaires facturé aux clients « en hausse », un Ebitda après loyer « d'environ 1,9 milliard d'euros » ou encore des investissements « d'exploitation bruts » d'environ 1,5 milliard d'euros (hors fréquences).

Bouygues est par ailleurs en conflit avec Iliad (Free), à qui il a dû verser 308 millions d'euros dans le cadre d'un contentieux sur des offres commerciales. Il a fait appel de ce jugement du tribunal de commerce de Paris. « Nous contestons fermement cette décision », a dit jeudi Olivier Roussat, qui « espère récupérer en appel une partie significative de la somme ».

Enfin, TF1 a vu son bénéfice fondre de 20% au premier semestre, et ses ventes baisser de 12,5%, malgré une progression des audiences, en raison du repli du marché publicitaire. Il prévoit un plan d'économies et de resserrement du coût des programmes.

Le chiffre d'affaires d'Equans devrait légèrement croître en 2023

Difficile de parler des activités de Bouygues sans parler d'Equans, le spécialiste des services multi-techniques racheté à Engie fin 2022 pour 6,5 milliards et qui a représenté la plus grosse opération de rachat jamais réalisée par le groupe créé en 1952. Equans, réuni désormais avec l'unité Bouygues Energies & Services, représente 9,1 milliards d'euros (dont un tiers réalisé en France). Dans le « contexte porteur » de la transition énergétique et profitant d'une « très bonne dynamique sur toutes les géographies », selon Olivier Roussat, il bénéficie d'une prise de commandes de 9,5 milliards d'euros, par exemple pour des data centers, en Allemagne et au Royaume-Uni.

Equans vise « une légère croissance de son chiffre d'affaires » cette année grâce aux innovations qu'elle propose. Parmi elles, une solution de stockage de l'énergie thermique dans les aquifères, pour une climatisation moins carbonée, ou encore un type de recharge électrique permettant de charger « au strict niveau nécessaire » les bus électriques pour économiser batteries et énergie, a détaillé Bouygues.

Source : latribune.fr

 

Ajouter un commentaire