Airbus a livré 72 avions commerciaux en juin, lui permettant de rattraper une partie du retard sur ses objectifs annuels. La question des cadences est d'autant plus cruciale qu'Airbus a vu son carnet de commandes spectaculairement gonfler pendant le salon du Bourget, enregistrant 902 commandes brutes.
Lors du dernier Paris Air Forum, le 18 juin dernier, Guillaume Faury, président exécutif d'Airbus, faisait ce constat : « la grosse différence par rapport à l'année dernière est que nous exécutons désormais le programme de production exactement comme nous l'avions prévu en début d'année. Je croise les doigts et je touche du bois pour que cela continue. La supply chain a arrêté de se dégrader et nous avons beaucoup moins de très mauvaises surprises qui arrivent du jour au lendemain ».
Le géant industriel européen, affecté par les difficultés d'une partie de ses 18.000 fournisseurs (matières premières, composants, main d'œuvre...), peinait toujours en début d'année à atteindre le rythme de production nécessaire à la fabrication des 720 appareils promis au marché en 2023.
Une partie du retard sur les objectifs annuels rattrapé
Grâce à cette conjoncture favorable, décrite par Guillaume Faury, Airbus a livré 72 avions commerciaux en juin, lui permettant de rattraper une partie du retard sur ses objectifs annuels. En mai déjà, Airbus avait livré 63 avions, après 54 en avril, alors qu'il avait seulement réussi à sortir 127 appareils lors du premier trimestre. Ces livraisons constituent un indicateur fiable de la rentabilité dans l'aéronautique car les compagnies aériennes paient la majeure partie de la facture au moment où elles prennent possession des avions.
Airbus devra maintenir un rythme soutenu s'il veut parvenir à son objectif. En six mois, il a remis 316 appareils aux compagnies : il lui en reste au moins 404 à produire au second semestre. En 2022, Airbus, qui tablait déjà sur 720 appareils, avait dû renoncer à ses objectifs en fin d'exercice. Il n'en avait finalement livré que 661.
902 commandes enregistrées lors du Bourget
La question des cadences est d'autant plus cruciale qu'Airbus a vu son carnet de commandes spectaculairement gonfler pendant le salon du Bourget, enregistrant 902 commandes brutes.
Plus de la moitié, soit 500, proviennent du contrat signé avec IndiGo, ambitieuse compagnie indienne à bas coûts, pour des monocouloirs de la famille A320neo. Cette commande, annoncée le 19 juin, constitue la plus importante en volume de l'histoire de l'aviation civile. Elle est ventilée en 125 A320neo et 375 plus grands A321neo, selon les relevés d'Airbus disponibles vendredi, alors que son client n'avait pas voulu donner de détails lors du Bourget.
Un autre transporteur indien, Air India, a contribué à hauteur de 250 appareils à l'accroissement du carnet de commandes d'Airbus le mois dernier, pour 140 A320neo, 70 A321neo et 40 gros porteurs A350. Soixante appareils de la famille A320neo ont par ailleurs été commandés par un client resté anonyme, tandis que 30 ont été acquis par le transporteur saoudien Flynas. Les 1.044 commandes nettes du premier semestre permettent déjà à Airbus de s'approcher des totaux annuels de 2022 (1.047) et de 2019 (1.048), le record datant de 2014 (1.590).
Source : latribune.fr