Saint-Gobain, qui célèbre ses 360 ans en 2025, souhaite "attirer plus d'investisseurs nord-américains", a déclaré jeudi le PDG du groupe de matériaux, Benoit Bazin, qui ne souhaite pas pour autant demander de cotation boursière outre-atlantique.
"Beaucoup d'investisseurs américains sont montés au capital de Saint-Gobain de façon assez significative sur les dernières années (...), on vise d'attirer plus d'investisseurs nord-américains dans les années à venir", a dit M. Bazin lors de la présentation de ses voeux à la presse, en réponse à une question de journaliste.
Mais le groupe, créé en 1665 lors de la fondation de la Manufacture royale de glaces et de miroirs par Colbert, ministre de Louis XIV, a "beaucoup de chemin à faire" avant de pouvoir imaginer demander une éventuelle double cotation, en France et sur une bourse nord-américaine, a-t-il ajouté.
Le groupe aux 900 usines (dont plus de 90 en France), envisage surtout de "continuer" à parler aux investisseurs nord-américains, soit sur la côte ouest des Etats-Unis, soit au Canada, où il est devenu numéro un pour les matériaux de construction en trois ans.
"En trois ans, de 2021 à 2024, nous avons triplé notre taille au Canada (...) Nous sommes visibles désormais pour les gros investisseurs, les fonds, les portefeuilles canadiens", a-t-il dit.
Le groupe qui annoncera ses résultats 2024 le 27 février prévoit d'augmenter sa marge d'exploitation pour la quatrième année successive, "au dessus des 11% de 2023", a rappelé M. Bazin, qui a aussi renouvelé sa prudence sur la reprise du marché français de la construction: d'ici "plusieurs trimestres".
Saint-Gobain continuera en 2025 de développer sa stratégie de diversification géographique vers les pays "à fort potentiel de développement" (Amérique du Nord, Asie et pays en développement) et dans le secteur de la chimie de la construction.
Dans ce domaine, qui couvre les additifs destinés à décarboner le ciment et le béton, les colles, les produits d'étanchéité, les enduits de façade et d'isolation extérieure, son chiffre d'affaires est passé à 6,5 milliards d'euros l'an passé, soit "deux fois et demi celui de 2020".
Saint Gobain a ouvert 21 nouvelles usines en 2024, "une toutes les deux ou trois semaines", en Turquie, en Australie, au Brésil, en Chine notamment et prévoit de rester sur cette tendance.
Le groupe, qui s'est delesté de 9,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en cinq ans provenant de ses activités les moins rentables, devrait en revanche ralentir les cessions.