Le Bitcoin, lancé en 2009, est la première crypto-monnaie à avoir connu un succès significatif. Son créateur, Satoshi Nakamoto, a réussi à résoudre le problème du double dépense inhérent aux monnaies numériques en introduisant la technologie de la blockchain.
Avec une monnaie physique, ce problème n’existe pas. Si un individu souhaite acheter une baguette dans une boulangerie et qu’il la paye avec une pièce de 1€, il transmet la pièce au commerçant et ne peut donc plus la dépenser ailleurs. En revanche, lorsque le moyen de paiement n’est pas tangible, il est théoriquement possible de procéder à plusieurs paiements avec les mêmes fonds ce qui revient à créer de manière de la monnaie de façon illimitée, lui faisant perdre toute sa valeur.
Deux possibilités peuvent être envisagées pour régler ce problème. La première est celle qui consiste à centraliser les transactions auprès d’une entité qui s’assure que personne ne tente de dépenser plusieurs fois sa monnaie. Comme vu précédemment, cette solution n’est pas acceptable pour les cypherpunks qui prônent l’autonomie des individus dans la gestion de leurs argents.
La seconde possibilité consiste elle à se servir de la technologie de la blockchain. La blockchain est un registre public, décentralisé et sécurisé, qui enregistre toutes les transactions effectuées.
Tous les participants au réseau peuvent consulter l’intégralité des transactions effectuées et possèdent une copie de l’historique du réseau. Ainsi, lorsqu’un utilisateur effectue une première transaction, tous les autres participants vont noter cette dernière dans leur copie du registre. Si l’utilisateur tente d’effectuer une seconde transaction avec les mêmes fonds, les autres participants seront capables de repérer que l’utilisateur ne possède plus ces derniers et rejetteront la seconde transaction, solutionnant ainsi le problème de la double dépense.
La blockchain a donc été une innovation majeure, car elle permet de s’assurer de la validité des transactions sans avoir besoin d’une tierce partie de confiance. Cela signifie que les utilisateurs peuvent effectuer des transactions directement entre eux, en s’affranchissant des institutions financières traditionnelles. La transparence et l’immuabilité de la blockchain ont ouvert la voie à de nombreux autres développements et utilisations de la technologie.
La première transaction en Bitcoin, célébrée sous le nom de “Bitcoin Pizza Day”, remonte au 22 mai 2010. À cette époque, le Bitcoin n’en était encore qu’à ses balbutiements, et son utilisation dans le commerce n’était encore que théorique. Laszlo Hanyecz, un développeur de logiciels et membre actif de la communauté Bitcoin, a posté un message sur le forum Bitcointalk annonçant qu’il était prêt à payer 10 000 bitcoins pour se faire livrer deux pizzas. Il cherchait quelqu’un disposé à accepter la crypto-monnaie en échange d’une livraison de pizzas.
À cette époque, le Bitcoin n’avait pas encore de cours comme on peut le connaître aujourd’hui et les utilisateurs faisaient des transactions principalement pour tester le réseau et explorer les possibilités offertes par Bitcoin.
Jérémy Sturdivant, également connu sous le pseudonyme “Jercos”, a répondu à l’appel de Laszlo Hanyecz. Les deux ont convenu d’un arrangement, et Jérémy a accepté d’acheter les pizzas pour Laszlo en échange des 10 000 bitcoins.
Le 22 mai 2010, Laszlo a envoyé les 10 000 bitcoins à Jérémy, qui a ensuite commandé les pizzas de Papa John’s avec une livraison à domicile. Les pizzas ont coûté environ 25 dollars à l’époque.
Cette transaction est maintenant célèbre en tant que première transaction commerciale réelle effectuée avec des bitcoins. Elle symbolise le début de l’utilisation du Bitcoin en tant que moyen de paiement.
source : coinhouse