Le fabricant franco-italien de puces électroniques va construire une usine en Sicile pour un investissement total de 5 milliards d'euros, selon un communiqué publié vendredi. Cette nouvelle fabrique sera dédiée à la production de composants en carbure de silicium, prisés notamment par l'industrie automobile.
Voilà un montant d'ampleur : 5 milliards d'euros. C'est l'investissement total que le fabricant franco-italien de puces électroniques STMicroelectronics va mettre dans la construction d'une usine en Sicile, a annoncé l'entreprise ce vendredi.
Cette nouvelle unité doit commencer ses activités en 2026 et elle atteindra sa pleine capacité d'ici 2033, produisant alors quelque 15.000 plaquettes par semaine, est-il précisé.
L'Etat italien fournira deux milliards d'euros au projet, dans le cadre du « Chips Act » européen, qui vise à porter la production de semi-conducteurs dans l'UE de 10% à 20% de la capacité mondiale d'ici 2030.
Une usine tournée vers la clientèle automobile
Cette usine sera dédiée à la production de composants en carbure de silicium, prisés notamment par l'industrie automobile. Ce matériau offre une meilleure efficacité énergétique, ce qui intéresse notamment les secteurs des véhicules électriques et des équipements industriels.
Cette nouvelle usine sera associée à une autre en cours de construction - également à Catane et dédiée à la fabrication de substrats en carbure de silicium - afin de rassembler en un même lieu toute la chaîne de production, a souligné STMIcroelectronics.
« Les capacités entièrement intégrées mises à disposition par le Silicon Carbide Campus de Catane contribueront de manière significative au leadership technologique de STMicroelectronics dans le domaine du carbure de silicium pour les clients des secteurs automobile et industriel au cours des prochaines décennies », s'est félicité Jean-Marc Cherry, PDG du groupe, cité dans le communiqué.
STMicroelectronics attend la reprise...
Voilà donc une bonne nouvelle pour l'entreprise qui a affiché des résultats décevants fin avril.
Lors de la publication de ses résultats, STMicroelectronics a annoncé que son résultat net s'est établi à 513 millions de dollars durant les trois premiers mois de l'année, soit en baisse de 50,9% par rapport au premier trimestre 2023 ou le fondeur avait affiché un bénéfice de 1,022 milliard d'euros. A noter, au quatrième trimestre 2023, son bénéfice net s'était affiché à 1,077 milliard d'euros. La chute de ses résultats est donc forte sur un an et encore plus sur un trimestre.
Le groupe a aussi affiché un repli de 18,4% de son chiffre d'affaires, à 3,5 milliards de dollars au premier trimestre contre 4,2 milliards un an plus tôt, tandis que sa marge brute a baissé de 8 points de pourcentage, pour atteindre 41,7%.
« Au premier trimestre, le chiffre d'affaires net et la marge brute ont tous deux été en dessous du point médian de notre fourchette de perspectives financières, du fait d'un chiffre d'affaires moins élevé dans l'automobile et dans l'industriel, partiellement contrebalancé par un chiffre d'affaires plus élevé dans l'électronique personnelle », a expliqué le PDG du groupe, Jean-Marc Cherry, cité dans un communiqué.
...qui devrait arriver fin 2024
Le groupe a dans le même temps revu à la baisse ses perspectives annuelles. Il vise désormais un chiffre d'affaires compris entre 14 et 15 milliards de dollars, alors qu'il espérait initialement atteindre une fourchette comprise entre 15,9 et 16,9 milliards. Concernant sa marge brute, il s'attend à ce qu'elle se situe entre 40% et 42%, alors qu'il anticipait précédemment qu'elle s'établisse entre 40% et 46%.
2024 sera l'année du déstockage, de la pause des commandes... et donc de la baisse des prix pouvant aller jusqu'à 90% pour certaines puces mémoire.
Néanmoins, cette phase devrait laisser place à un regain d'activité au bout de cinq trimestres moroses, selon la Société Générale. Certains fabricants de puces avancées entrevoient déjà un retour des commandes début 2024, tandis que, du côté des deux fabricants européens de puce moyenne gamme, ce sera « à partir de fin 2024, avec une accélération en 2025 », une fois les excès de stocks normalisés, affirmait auprès de La Tribune en février, Sébastien Sztabowicz, directeur de la recherche sur les semi-conducteurs chez Kepler Cheuvreux. Un scénario toutefois qui dépend de l'activité du secteur automobile dans les prochaines années.
Source : latribune.fr